Titre : Et la lumière fut
Auteur français : Jacques Lusseyran
Première édition en 1953
Catégorie : roman autobiographique
432 pages
Jacques Lusseyran a huit ans lorsqu’il devient aveugle à la suite d’un accident tristement banal à l’école. On est en 1932. Il aurait alors pu se replier sur lui-même, avoir peur de tout, ne plus explorer le monde et les joies de l’enfance. Il a fait tout l’inverse : il est parvenu à se dépasser.
Jacques Lusseyran estime n’être resté aveugle que quelques semaines tout au plus. Très vite, il a ressenti une lumière intérieure et vu ses sens se démultiplier : face à un paysage, les sonorités parvenaient jusqu’à lui en recomposant des images intérieures. Comme tout enfant, il a continué à courir dans tous les sens et à expérimenter. Oui, il avait besoin de l’aide des autres. Mais pour lui, c’était une force : cette aide créait un lien de sociabilité qu’il savait faire grandir.
Et la lumière fut est un roman autobiographique, centré sur ce grand nom qu’est Jacques Lusseyran. Un grand nom pourtant méconnu de la plupart des Français. Et c’est bien dommage, car il intègre la grande histoire de la résistance française de la guerre de 39-45.
Lire ce roman, c’est découvrir ce personnage improbable. Vous accompagnez Jacques Lusseyran de l’âge de huit ans (lorsqu’il devient aveugle), jusqu’à ses 21 ans (à la sortie du camp de concentration de Buchenwald). Vous le voyez grandir, dépasser sa cécité, devenir un lycéen charismatique, puis fonder un mouvement de résistance en 1941, alors qu’il n’a encore que 17 ans : les “Volontaires de la Liberté”, qui distribue un journal clandestin.
Jacques Lusseyran parvient à développer un réseau d’étudiants qui atteint 600 membres, qu’il finit par mettre au service d’un autre journal clandestin (Défense de la France), qui deviendra France-Soir à la fin de la guerre.
Jacques Lusseyran est arrêté par la Gestapo en 1943 et conduit à Buchenwald, où il est libéré par les Américains en avril 1945.
Comment un aveugle est-il parvenu à devenir un chef de la résistance et comment a-t-il pu survivre à l’horreur des camps, alors que tant de ses compagnons y sont morts ?
Ce roman nous plonge dans la psychologie bien particulière d’un enfant qui a toujours su aller de l’avant et résister à toute forme de pessimisme. J’avais peur d’affronter un texte suant les horreurs de la guerre. Mais bien au contraire, j’ai trouvé un texte plein de joie et d’assurance. Les horreurs sont tout de même là, mais Jacques Lusseyran nous rend apte à les affronter.
Et la lumière fut représente un témoignage d’une indéniable valeur historique : on en apprend sur la vie à Paris pendant la guerre, sur la formation des groupes de résistance, sur les lois de Vichy envers les handicapés, ou encore sur la survie à l’intérieur de Buchenwald.
Un beau livre, chargé d’émotions et d’enseignements historiques. Un livre qui donne envie de prendre la vie à bras-le-corps.
L'intérêt de ce livre paraît évident, mais je ne vois pas le lien avec le titre du blog "Miroirs SF"
RépondreSupprimerCe blog est celui de mes lectures, quasiment exclusivement centrées sur des lectures dites de l'imaginaire (et notamment de SF). Il m'arrive donc de m'écarter de la SF, mais très rarement. Le lecteur est prévenu en début d'article par le libellé du genre, comme ici : "roman autobiographique"
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