Titre : Un Pont sur la Brume
Auteure américaine : Kij Johnson
Première édition en 2011 en langue anglaise
Catégorie : novella de fantasy
124 pages
Imaginez un fleuve de brume. Une brume épaisse, mouvante, et surtout corrosive, qui vous brûle la peau au moindre contact. Aucun pont n’existe pour enjamber ce fleuve. Pour le traverser, vous devez emprunter des bacs, mus par des passeurs expérimentés, dont l’espérance de vie ne dépasse rarement plus de quelques années. Non seulement il vous faut échapper à la brume en elle-même, mais vous devez également survivre aux géants qui se dissimulent à l‘intérieur.
Une telle fracture territoriale est néfaste au fonctionnement de l’Empire, et c’est pourquoi Kit Meinem d’Atyar, ingénieur, est missionné pour construire un pont, qui doit relier les villages de Procheville et Loinville.
S’il est certes compétent pour construire des ponts, Kit sous-estime en revanche la dangerosité du fleuve. Rasali Bac, la passeuse, le lui fait comprendre dès son arrivée : non, elle ne l’emmènera pas de l’autre coté aujourd’hui, ce serait suicidaire ; il lui faudra attendre plusieurs jours, jusqu’à ce que la météo le permette.
Voilà une excellente novella, comme j’en lis rarement. Bien que l’imaginaire déployé ici ne me corresponde pas complètement (d’autant que je suis plutôt un lecteur de SF que de fantasy), je ne peux ici qu’admirer la parfaite maîtrise littéraire de l’auteure.
Kij Johnson sait avec perfection nous faire ressentir l’angoisse générée par la brume, en respectant cette bonne vieille règle : le plus terrorisant est finalement ce que l’on ne voit pas.
Elle parvient par ailleurs à nous montrer que la construction d’un tel équipement n’est pas anodin pour ce territoire, car il touche à tout un équilibre. En tant qu’urbaniste, je peux vous dire que cette novella incarne à elle-seule bien des enjeux de l’aménagement.
Et Kij Johnson parvient par ailleurs en si peu de pages (124) à réussir un double exploit : d’une part donner la parfaite illusion que le reste de l’Empire existe, dans toute sa complexité, bien qu’on ne l’explore pas du tout ; et d’autre part créer des personnages profonds, dont on se soucie du sort.
En un mot : bravo !
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Un très chouette texte, lire ta chronique me donne envie de le relire d'ailleurs ^^.
RépondreSupprimerOui très chouette ! Cela fait d'ailleurs partie des novellas d'1 heure lumière qui ont été les plus lues. J'ai été agréablement surpris de voir le nombre de chroniques dédiées. Je l'ai lu bien après tout le monde d'ailleurs ^^
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