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mardi 12 juillet 2016

Limite de Chandrasekhar (La)....une nouvelle de J-Jacques Nguyen

Titre : ”La Limite de Chandrasekhar”
Auteur français : Jean-Jacques Nguyen
Première édition en 1996
Catégorie : nouvelle de science-fiction (space opera)
49 pages (format A4)

Photo du livre

La planète aux fleurs, où vivent les Madiniens, n’a pas été contrôlée par la Fraternité Galactique depuis un siècle. L’équipage du vaisseau Sergio Lehman s’attend donc à découvrir les entorses habituelles au règlement de la Fraternité : “commerce de drogues interdites, mise en esclavage des populations non humaines...”.

Il s’avère en réalité que les Madiniens sont allés bien plus loin dans l’illégalité : ils utilisent leur borne interplanétaire de transmission de matière pour copier des êtres vivants, chose rigoureusement interdite. Et pour cause : cette borne n’est pas capable de reproduire la conscience. Copier un être vivant revient donc à créer des êtres simples d’esprit.

Le capitaine Nuovi, qui commande le Sergio Lehman, reçoit l’ordre d’envoyer une équipe contrôler les Madiniens. Elle devra être conduite par Justine, sa nièce. L’ordre émane tout droit de la Soeur Majeure, pouvoir suprême de la Fraternité, il ne peut donc y déroger. Il est inquiet : sa nièce est encore jeune et manque d’expérience ; c’est une trop lourde charge pour elle. Pourquoi l’envoyer elle ? Faut-il y voir une manoeuvre contre lui ?

Les choses commencent à déraper lorsque Justine met le pied à terre : la communication avec le vaisseau est brutalement coupée ; son équipe et elle doivent donc se débrouiller seules.

Cette nouvelle joue avec les différentes formes de la conscience. L’aperçu de l’histoire présenté ci-dessus ne l’évoque pas, car j’aurais risqué sinon de vous dévoiler le contenu de la nouvelle. Mais retenez que ce texte aborde la question de la transplantation de conscience et celle de l’intelligence artificielle. Le vaisseau Sergio Lehman est par exemple équipé d’une intelligence artificielle surnommée Lia, que les membres de l’équipage s’amusent à personnaliser selon leurs goûts.

Cette thématique pourrait être intéressante mais je ne la trouve pas très bien traitée. Les idées s’accumulent, mais aucune n’est approfondie. C’est d’ailleurs un problème qu’on retrouve également sur l’enchaînement de l’histoire : il se produit trop de choses en trop peu de pages, un peu comme si l’auteur avait voulu resserrer un roman en une nouvelle.

Plus gênant encore, Jean-Jacques Nguyen s’empêtre dans les incohérences scientifiques de son histoire : à tel moment les Madiniens ne sont pas censés être capables de transplanter un esprit dans un corps, à tel autre moment cela n’arrange plus Nguyen et il invente alors une parade pour nous expliquer que c’est possible. Il aurait à mon avis gagné à passer sous silence les incohérences, plutôt que de chercher à tout prix à les justifier par des exposés oiseux.

Cette nouvelle reste toutefois distrayante et par moment amusante, notamment au niveau des personnages : l’archonte Diemenev, qui représente la Soeur Majeure à bord du vaisseau, est une caricature de dignitaire crapuleux, comme on peut en voir dans beaucoup de space operas : un homme flasque, répugnant et immoral. Justine a quant à elle pris le parti de personnaliser l’IA du vaisseau en “crooner en rut” comme elle le dit elle-même, ce qui est assez drôle également.

Autre étonnement de cette nouvelle : la Fraternité Galactique est un empire...communiste ! Le capitalisme est ainsi régulièrement critiqué. Il est même expliqué qu’aucune société ne peut survivre sur le long terme en restant capitaliste. La Fraternité ne semble toutefois pas hors de reproche. En témoigne le personnage de l’archonte Diemenev, complètement corrompu, et l’existence de certaines familles qui détiennent le pouvoir depuis plusieurs siècles.

mon impression

Je n’ai pas été très convaincue par cette nouvelle, même si elle reste distrayante. Si vous êtes dans une salle d’attente, que le dentiste vous apprend que vous avez encore 30 mn à patienter, vous pouvez toujours préférer cette lecture à celle du Elle ou du Public posés devant vous et périmés déjà depuis deux ans. Cela vous fera au moins voyager, et vous permettra d'oublier les horribles bruits en provenance du cabinet du dentiste.

Pour retrouver cette nouvelle :

Les deux numéros de Bifrost qui ont publié cette nouvelle sont malheureusement épuisés (le numéro 3 et le numéro des 20 ans d'avril 2016). Si vous êtes demandeur, je peux vous l'envoyer par mail (utilisez la boîte de contact à droite pour me joindre).

4 commentaires:

  1. Je n'ai pas aimé cette nouvelle non plus. Je l'ai eu plus trouvé très (trop) longue, et ça m'a un peu refroidie pour la suite du recueil car c'est la première de l'antho des 20 ans...

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    1. Je ne suis pas certain que c'était une bonne stratégie éditoriale de la part de Bifrost de publier une anthologie aussi grosse (577 pages A4 ça refroidit). Rien n'oblige certes à tout lire, mais on a alors du mal à savoir comment y faire sa sélection de lecture.

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    2. Je ne savais pas que l'antho était aussi longue ! J'avoue que ça me démotive un peu pour la continuer... Il faudrait que je lise une ou deux nouvelles de temps en temps, je finirais bien par la finir un jour :)

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  2. J'ai aussi trouvé cette nouvelle confuse, l'auteur en dit trop ou pas assez.
    Je suis étonnée du choix de cette nouvelle pour commencer le recueil.

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