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dimanche 27 octobre 2019

Qui a peur de la mort ?..........un roman de Nnedi Okorafor

Titre : Qui a peur de la mort ?
Autrice américaine : Nnedi Okorafor
Première édition en 2010
Catégorie : roman de fantasy dans un futur post-apocalyptique
590 pages en poche

Photo du livre

Onyesonwu, “Qui a peur de la mort ?”, c’est le nom de cette jeune fille née d’un viol d’une femme okeke par un général nuru dans une Afrique post-apocalyptique.

Ce viol se lit sur sa couleur de peau : Okekes et Nurus n’ont pas la même couleur de peau et ne se mélangent jamais. Les métisses sont donc quasiment tous nés d’un viol. Voilà pourquoi Onyesonwu ne passe pas inaperçue parmi les Okekes qui la considèrent comme une souillure et la traitent à ce titre comme une paria, une “ewu” disent-ils.

C’est d’ailleurs pour se sentir mieux intégrée à la société qu’elle décide, contre l’avis de sa mère, de se faire exciser comme toutes les jeunes de son âge. Malgré l’horreur du rite, elle se fait à cette occasion ses premières amies : traditionnellement, les jeunes filles excisées ensemble sont éternellement liées.

Le “Grand Livre” raconte que dans les temps anciens les Okekes ont commis une faute originelle et qu’ils ont pour cela été condamnés à être éternellement les esclaves des Nurus. Mais il existe aussi une prophétie qui évoque un élu qui réécrira un jour Le Grand Livre, libérant ainsi les Okekes de ce terrible destin.

Dès son plus jeune âge, Onyesonwu développe de grands pouvoirs magiques. Elle est capable de se transformer en corbeau, de soigner des plaies, et même de ramener des morts à la vie. Elle se persuade assez vite que ce n’est pas UN élu, mais UNE élue, qui réécrira Le Grand Livre : elle-même, en l'occurrence.

Elle sent aussi qu’il lui faudra un jour affronter son père biologique, cet homme qui n’est autre que le général de l’armée Nuru et qui est aussi un très un grand sorcier.

Voilà une agréable découverte. Quel plaisir de lire une fiction de fantasy qui se passe en Afrique ! L’Afrique qui nous est décrite est assez éloignée de celle d’aujourd’hui. Elle ressemble davantage à l’Afrique précoloniale ou même à l’Europe du moyen-âge : une époque où l’information circule mal et où la démarche scientifique n’a pas encore infusé les esprits. De sorte que dans cette Afrique, mythes et faits réels sont toujours synonymes.

On ne peut évidemment que s’associer aux messages féministes portés par ce roman. Nnedi Okorafor dénonce aussi bien les conséquences physiques du sexisme (le viol et l’excision) que ses conséquences sociales et psychologiques (pourquoi une femme ne pourrait-elle pas être l’héroïne d’un récit ?!).

L’écriture est simple, mais agréable à lire.

mon impression

Je noterai toutefois un défaut dans la trame du récit. On comprend assez vite qu’Onyesonwu devra partir de son village et affronter un jour son père biologique. Or cet affrontement final nous est tellement annoncé qu’on s’attend à ce qu’il prenne de la place dans l’histoire et qu’il ne soit pas évacué en quelques pages. C’est pourtant bien ce qu’on nous sert : après avoir lu les 9/10ème du roman aux allures d’un premier tome de série, arrive soudain une fin précipitée. L’autrice estimera sans doute avoir raconté ce qui lui importait et ne pas avoir besoin de s’étendre sur de multiples tomes. En grand partisan des One shots, je ne peux qu'acquiescer, mais alors aurait-elle dû mieux amener la fin de son roman. C’est dommage.

Cela reste néanmoins un excellent roman initiatique, que je vous recommande chaudement !



Prix reçus par ce roman :
- World Fantasy Award 2011
- Prix imaginales 2014

4 commentaires:

  1. Je l'ai dans ma PAL et je compte enfin le lire. Je sais qu'il est inégal, mais ta conclusion est encouragenate.

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  2. Il n'est pas parfait en effet, mais j'avais passé un excellent moment avec. Bel univers (c'est très intéressant de sortir du cadre de l'Europe et de l'Amérique) et belle héroïne !

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