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dimanche 19 août 2018

Anamnèse de Lady Star..........un roman de Laurent Kloetzer

Titre : Anamnèse de Lady Star
Auteur français : Laurent Kloetzer
Première édition en 2013
Catégorie : roman de science-fiction (post-apocalyptique)
538 pages

Photo du livre

Dans un futur proche, un attentat est commis à Islamabad, qui va décimer les trois quarts de l’humanité. Bien plus efficace que le nucléaire, l’arme utilisée est une bombe “iconique”. Elle projette des idéogrammes, censés anéantir la conscience de ceux qui les voient. Ce crime est effroyablement raciste et génocidaire, puisque ces idéogrammes sont censés agir selon des critères culturels.

Plusieurs dizaines d’années après, Magda enquête dans un monde post-apocalyptique. De vastes terres ne sont plus occupées, et beaucoup sont devenues dangereuses, car habitées par des “porteurs lents”. Ils désignent ceux qui ne sont pas morts immédiatement en voyant les idéogrammes, mais portent tout de même en eux cette maladie, comme un virus. Leurs consciences sont suffisamment restées indemnes pour leur permettre de survivre, mais elles semblent atrophiées, faisant de ces hommes des sauvages, assez proches de la figure traditionnelle du zombie. Pour s’en protéger, les personnes saines doivent porter des lunettes qui schématisent la réalité, empêchant ainsi de discerner les idéogrammes.

L’enquête de Magda porte sur les responsables de l’attentat. La plupart ont été retrouvés il y a longtemps, mais elle soupçonne une femme d’avoir échappé à la traque. Il s’agirait d’une Elohim.

Ce roman prend place dans le même univers que la novella Issa Elohim, le roman Vostok, et la nouvelle “La Confirmation”, que j’avais tous trois déjà lus, alors qu’ils ont été écrits après. Cette nouvelle lecture me permet donc de compléter le tableau, et de comprendre enfin la raison de cette situation post-apocalyptique. Je ne regrette pour autant pas de l’avoir lu en dernier, car les quatre textes peuvent sans problème se lire séparément.

J’espérais en apprendre plus sur les Elohim, mais non. C’est d’ailleurs la novella Issa Elohim, écrite en dernier, qui est sans doute la plus explicite : elle nous apprend qu’il s’agit d’extra-terrestres, sans que l’on sache comment ils sont arrivés sur Terre. Ils ressemblent en apparence aux humains, mais ont deux grandes particularités : premièrement, leur personnalité et leur survie dépendent en grande partie de l’attention que leur entourage leur porte ; et deuxièmement, ils “swapent” au moins une fois par jour, c’est-à-dire qu’ils se volatilisent et réapparaissent nus dans un périmètre assez proche.

Tout comme dans les deux autres textes, j’ai trouvé que l’existence de ces Elohim apporte certes une touche de mystère, mais dont on aurait très bien pu se passer pour l’intrigue.

L’Anamnèse de Lady Star se présente comme une compilation d’histoires qui composent ensemble un puzzle. Elles se déroulent à des époques différentes (de l’époque de constitution du groupe de terroristes, jusqu’à l’enquête de Magda, plusieurs décennies après).

J’ai beaucoup aimé la première moitié de ce roman. J’ai trouvé l’idée de la bombe iconique fabuleuse, et ai bien apprécié la description de ce monde post-apocalyptique. Puis je me suis enlisé. Après plusieurs passages que j’ai trouvé longuets, j’ai perdu la volonté de poursuivre alors que j’étais pourtant aux deux tiers du livre.

C’est la première fois depuis 2014 que j’interromps un roman. J’ai presque honte que ce me soit arrivé avec celui-là, car L’Anamnèse de Lady Star présente d’excellentes qualités (il a d’ailleurs eu le Grand Prix de l’Imaginaire 2014), et j’ai lu jusqu’au bout bien des navets. Sa faiblesse réside dans son exigence : cela fait partie de ces bouquins où il faut s’accrocher, car tout n’est pas compréhensible immédiatement, et de longs passages sont avant tout là pour nous plonger dans une atmosphère, plutôt que pour faire avancer l’intrigue.

Je l’ai lu à un moment de fatigue. Je voulais prendre plaisir dans mes lectures, et ne pas me confronter à des difficultés de concentration. De ce point de vue-là, Laurent Kloetzer écrit des textes très différents : Issa Elohim et Vostok se lisent avec une grande facilité ; “La Confirmation” se rapproche déjà plus de L’Anamnèse de Lady Star.

Je regrette en partie de ne pas avoir achevé ma lecture, cédant ainsi à la facilité. J’estime néanmoins que la difficulté, en littérature, doit se justifier. Faire pagayer le lecteur doit servir le texte d’une manière ou d’une autre. Elle peut par exemple contribuer à nous faire ressentir la lenteur d’une atmosphère, le marasme dans lequel est plongé un personnage, ou encore la difficulté rencontrée directement par un personnage face à une situation qu’il ne comprend pas. Si elle ne sert pas un objectif précis, la difficulté se transforme alors en frein. A mon sens, ce roman aurait pu être écrit beaucoup plus simplement. Je reconnais toutefois que la difficulté est aussi une affaire d’appréciation : certains n’auront probablement rencontré aucune difficulté face à ce texte.

Voilà donc en somme un roman que j’aurais trouvé absolument génial, s’il n’avait pas été aussi opaque par moment, et s’il ne m’avait pas épuisé aux deux tiers. Peut-être essaierai-je un jour de le relire dans de meilleurs conditions. J’ai lu jusqu’au bout des textes autrement plus exigeants. Celui-ci m’est sans doute arrivé dans les mains au mauvais moment.


Chroniques de ce roman sur d’autres blogs : Un papillon dans la lune, La Grande Bibliothèque d’Anudar, Blog-O-Livre , Les Naufragés Volontaires, Les lectures de Xapur, Just a word,


Roman disponible dans les collections Lunes d’encre et Folio SF

6 commentaires:

  1. Je compatis, c'est le livre que je m'abstiens de lire car je sais que je n'en viendrais pas à bout. Déjà que je me perds souvent dans les bouquins des Kloetzer, aussi riches et intéressants soit-ils, alors celui-là qui a une solide réputation d'oeuvre difficile, je ne veux même pas tenter ^^.

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    1. Salut à toi. Désolé l'annonce de vos commentaires était bizarrement passé dans mes spams dans ma boîte mail ; il va falloir que je modifie ça.
      Je ne savais pas que ce bouquin avait cette réputation justement ; c'est intéressant. Mais je trouve que Kloetzer écrit désormais des textes beaucoup plus faciles.

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  2. Finalement, je l'ai bien aimé mais c'est vrai qu'il y a des passages où il faut s'accrocher. Parfois, le lecteur ne rencontre pas le livre au bon moment, ça arrive.

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    1. Salut à toi. Désolé, tout comme pour Vert, ton commentaire avait atterrit dans les spams de ma boîte mail ; je viens seulement de le voir. Je suis tout à fait d'accord avec ton commentaire final : "Parfois, le lecteur ne rencontre pas le livre au bon moment, ça arrive". Il faudrait que je retrouve un jour la force de le retenter. Je dis la "force", car me connaissant il faudrait que je réessaye depuis le début (j'oublie beaucoup trop vite le contenu des textes ^^).
      A bientôt

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  3. J'ai rencontré exactement le même problème que toi en lisant ce livre, sauf que je l'ai fini-avec difficulté. J'aimerais aussi retenter le coup un jour, impression d'avoir raté un truc.
    J'avais lu CLEER des mêmes auteurs avec beaucoup de plaisir par contre.

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    1. Je ne connais pas du tout CLEER ; on ne m'en a jamais parlé. Tu viens par ailleurs de m'apprendre un truc en utilisant le pluriel à "auteurs". Je n'avais pas du tout fait attention qu'il écrivait parfois avec sa femme, et parfois non. Merci !

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