Titre : En terre étrangère
Auteur américain : Robert Heinlein
Première édition en anglais en 1961
Catégorie : roman de science-fiction
480 pages
Smith est l’unique représentant de l’humanité à être né sur Mars : suite à une mission d’exploration sur la planète rouge il y a 20 ans, tous les astronautes sont morts. Mais deux d’entre eux ont eu le temps de faire un enfant, qui a survécu et a été élevé par les Martiens.
20 ans après cet accident, une nouvelle expédition humaine a permis d’installer une colonie sur Mars et de retrouver cet enfant.
Qu’il soit né sur Mars pose un problème juridique fondamental aux hommes : aux yeux des lois terriennes, il est tout simplement l’unique propriétaire de Mars !
Ce roman débute avec l’arrivée de Smith sur Terre. Il s’agit pour lui de son premier voyage sur la planète de ses parents. Tandis que les médias se déchaînent pour tenter de filmer “l’homme de Mars”, le gouvernement, de son côté, fait tout son possible pour ôter les droits de propriété que Smith a sur Mars. Quant à Smith lui-même, il tente peu à peu de comprendre les mœurs des hommes, ce qui s’avère très difficile.
Avec un tel scénario, je ne pouvais que me ruer sur ce roman : l’idée qu’un homme, élevé par une autre espèce, puisse un jour se confronter à son peuple d’origine est excellente. Elle permet de mettre en scène une vérité qui m’est chère : nous, êtres humains, sommes des êtres sociaux ; nos manières de penser, nos mœurs, nos croyances et nos actions sont le reflet d’une éducation au contact de notre société. Et effectivement, Robert Heinlein le met ici très bien en scène, puisque le personnage de Smith ne comprend quasiment rien de ce qui se joue sur Terre, car sa manière de pensée est à des années lumières de la nôtre. Bien qu’il soit biologiquement un homme, il est anthropologiquement un martien.
Cet écart entre la pensée de Smith et la nôtre permet à Robert Heinlein de se moquer de notre société : les médias, l’Etat, et les religions sont largement critiqués et raillés. Smith apporte par ailleurs avec lui des valeurs de paix et d’amour qui tranchent avec la violence qui s’exerce sur Terre. Smith est d’ailleurs incapable de mentir, et même d’envisager une exagération ou une métaphore. Il prend tout ce qu’on lui dit pour argent comptant. Même les fictions qu’il voit à la télé, il les prend pour des reportages.
Publié en 1961, ce roman a connu un très grand succès aux Etats-Unis (prix Hugo du meilleur roman) ; il est considéré comme une œuvre importante de la contre-culture.
Voilà pour le portrait positif de ce roman, qui le mérite amplement sur le plan des idées. Sauf que… je n’ai absolument pas apprécié cette lecture et que je l’ai même interrompue à mi-parcours, tant je m’ennuyais et m’agaçais : les péripéties sont à mon avis d’un faible intérêt ; il y a beaucoup de sexisme (maquillé pourtant sous une forme de libération des sexes) ; et je ne supporte pas l’humour sarcastique de Robert Heinlein, très présent à travers le personnage de Jubal, érudit de service qui permet à Heinlein d’étaler sa science.
En conclusion, cette lecture m’a permis de mieux comprendre l’importance historique de ce roman dans le mouvement de la contre-culture aux Etats-Unis. Pour autant, si je m’étais attendu au contenu exact de ce roman, je me serais sans doute contenté de lire sa fiche wikipédia.
Dommage, l'idée de base est en effet excellente, c'est bien pensé. A voir, je tenterais peut-être le coup un jour. Sinon je n'ai rien lu de cet auteur, a découvrir, avec celui-ci ou un autre.
RépondreSupprimerNe prends à mon avis le temps de lire ce roman que dans une perspective historique de la SF. C'est toujours intéressant de voir ce qu'ont été les grandes œuvres du passé. Mais pour le plaisir de lecture, passe à mon avis ton chemin ^^. Mais pour être honnête, je sais aussi que certaines personnes apprécieraient cette lecture. Donc à toi de voir
SupprimerAh c'est dommage je l'avais noté dans un coin de ma tête (avec toutes les réserves que j'ai déjà pu avoir en lisant un autre roman de l'auteur). Je pense que j'y jetterais quand même un oeil un jour vu que c'est un jalon du genre.
RépondreSupprimerA toi de voir. Je ne suis pas certain que ça te plaise non plus.
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