Titre : Simulacron 3
Auteur américain : Daniel F. Galouye
Première édition en 1964
Catégorie : roman de science-fiction
272 pages
Imaginez une ville envahie par les instituts de sondage. Impossible de sortir dehors sans qu’une horde de sondeurs vous saute dessus pour vous demander votre avis sur le dernier aspirateur, sur la politique menée par le maire ou sur votre couleur de cravate préférée. Et ne croyez pas pouvoir y échapper : tout refus de répondre est sanctionné par une amende !
Cela vous paraît insupportable et anxiogène ? Et c’est pourtant le quotidien de Douglas Hall, qui vit dans cette ville.
Mais Douglas s’apprête à changer tout cela : il a participé à l’élaboration d’une machine révolutionnaire, le “Simulacron”, capable de simuler une ville virtuelle. C’en est fini, espère-t-il, des sondages : on pourra désormais poser toutes les questions à cette population virtuelle.
Le projet rencontre toutefois des difficultés : d’une part, les instituts de sondage, très puissants, se mobilisent évidemment contre le Simulacron, qui va tout simplement les mettre au chômage ; d’autre part, le projet est clairement visé par des sabotages (mort étrange de l’inventeur du Simulacron, incendie…). Car le Simulacron ne semble pas gêner seulement les instituts de sondage…
Et à force d’examiner les habitants virtuels du Simulacron, tristes pantins au service de sondages, Douglas en vient à se demander s’il ne serait pas lui aussi l’un de ces pantins. Simple paranoïa ou non ?
Simulacron 3 a été écrit à cette époque (1964) où les auteurs de SF exploraient tout un tas d’idées enthousiasmantes qui n’avaient pas encore été couchées à l’écrit. Aujourd’hui, la question de la réalité virtuelle, et la potentialité que notre réalité en soit une, ont été maintes et maintes fois reprises dans la littérature et au cinéma (notez d’ailleurs que Simulacron 3 a été l’objet d’une adaptation au cinéma sous le nom de Passé virtuel, sorti en 1999 ; un film que je recommande).
Simulacron 3 vaut donc essentiellement le détour dans une perspective archéologique de la SF. En effet, l’écriture n’est pas d’une grande qualité : les dialogues sonnent souvent faux et la psychologie des personnages manque de finesse. Bien que pour l’époque, j’ai lu bien pire…
Reste qu’il s’agit d’un roman rythmé, avec du suspens et des interrogations sur le dénouement. On lit donc Simulacron 3 sans difficultés.
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